La Cour pénale internationale (CPI) vient de dépêcher une mission en Centrafrique pour une enquête préliminaire sur les crimes perpétrés en 2012.
Déjà, la CPI avait mené de nombreuses enquêtes dans ce pays, notamment lors du coup d’Etat de 2003. A l’époque, ce sont les combattants du MLC (Mouvement de Libération du Congo) qui étaient accusés d’avoir commis des crimes en Centrafrique, avec l’inculpation de l’ancien vice-président congolais Jean Pierre Bemba, leader de ce mouvement.
Force est de constater que depuis 2012, de nouveaux crimes sont régulièrement commis dans ce pays en proie à une crise sans précédent. Il s’agit des exactions commises par les ex rebelles de la Séléka, qui était au pouvoir de mars 2013 à janvier 2014. A cet effet, Mme Fatou Bensouda, procureur de la CPI, a ordonné, le 7 février dernier, une enquête préliminaire concernant également les crimes commis par les milices chrétiennes anti-balaka à l’encontre des populations musulmanes.
Parallèlement, la guerre civile fait toujours rage en Centrafrique. En début de semaine, des affrontements entre Séléka et anti-balaka ont fait 13 morts à Kaga Bandoro, ville située à 300 km de Bangui. Le Nord du pays demeure la région la plus touchée par le conflit. Ces dernières semaines, de nombreux villages, ainsi qu’un hôpital de MSF (Médecins Sans Frontières) ont été attaqués par des hommes armés.
Tandis que le cycle violences se poursuit, la Centrafrique demeure dans l’attente des 12.000 casques bleus de l’ONU, et qui devront s’y déployer en septembre prochain. En attendant, les soldats de la force de l’Union européenne Eufor-RCA sont actuellement mobilisés pour tenter pacifier le pays. Ils sont appuyés par la force africaine MISCA (5000 hommes), ainsi que la force française Sangaris (2000 hommes).