El-Facher, la deuxième plus grande ville du Darfour, a été secouée mardi, par des affrontements entre des milices et des forces gouvernementales. Trois combattants et une femme ont été tués.
Selon des témoins, les combats ont éclaté vers 4H00 locales (1H00 GMT), et se sont poursuivis dans la matinée. Les affrontements armés sont fréquents dans la région du Darfour depuis 2003. Ils opposent régulièrement l’armée à des groupes rebelles qui réclament la fin de la « marginalisation économique » du Darfour, exigeant le partage du pouvoir avec le gouvernement central de Khartoum.
A El-Facher, l’armée ciblerait une milice particulièrement dangereuse qui terrorise l’un des quartiers de la ville. Elle est composée des membres des RSF (Rapid support forces) , une unité paramilitaire , souvent accusée par les missions onusiennes et africaines au Darfour, d’attaques contre les communautés. La semaine dernière, un opposant et ancien premier ministre avaient accusé les RSF de viols et de violences contre les civils. Cependant, ces derniers se sont toujours défendus de toute exaction contre les populations, n’hésitant pas à qualifier de « mensongères », les accusations portées contre eux.
La région du Darfour est considérée comme la plus dangereuse du pays, en raison du fort taux de criminalité qui y règne depuis le début du conflit. Durant l’année dernière, les combats sont de plus en plus fréquents, et donnent souvent lieu à de véritables bains de sang,mettant aux prises des tribus arabes qui se disputent terre, eau, et droits miniers. Malheureusement, le gouvernement soudanais, confronté à des difficultés économiques, n’arrive pas à pacifier cette région.
Depuis le début de l’année 2014, environ 300.000 personnes ont été déplacées à cause des violences dans cette zone.