Un an et demi après l’intervention française au Mali, plusieurs réfugiés touaregs, qui avaient fui le nord du pays pendant l’occupation djihadiste, refusent toujours de rentrer chez eux,à cause de la méfiance qu’ils ont envers l’Etat malien.
Selon les chiffres du HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés), 77% des 11 600 réfugiés du camp de Mentao dans l’extrême nord du Burkina Faso sont des touaregs et viennent essentiellement des alentours de Tombouctou. Leurs coutumes n’étant pas conforme à la charia, ils avaient été contraints à la fuite par peur des exactions des djihadistes. Mais même après que les armées françaises et africaines sont parvenues à chasser ces groupes extrémistes du nord du Mali, la question du retour au pays pour ces Touaregs reste délicate. Ils se plaignent de l’oppression dont ils sont victimes et du manque d’intérêt des autorités de Bamako pour le développement du nord du pays. Leur réticence à rejoindre leurs foyers est alimentée par les nombreux témoignages de lynchages, de corps jetés dans des puits ou des pillages effectués par l’armée malienne ou la population noire.
Mais malgré leur appréhension de l’Etat malien et leur sympathie pour le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), la plus grande partie des réfugiés touaregs prône une réconciliation politique scellée par un accord global entre les deux camps.
La situation à Mentao devient chaque jour de plus en plus inquiétante. Le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter alors que leurs ressources vont en s’amenuisant. Beaucoup parmi eux, n’ont plus comme ressources que l’aide du HCR, estimée à 7 dollars US et 6 kilogrammes de nourriture par réfugié, tous les quarante jours. Les problèmes de santé et notamment de malnutrition chez les enfants, sont de plus en plus fréquents.