Des habitants et des responsables locaux de Chibok, la ville où 200 jeunes filles ont été enlevées il y a plus de deux mois, ont rapporté des attaques samedi dans les environs d’individus qu’ils pensent être des membres de la secte islamiste Boko Haram. Ces attaques auraient fait au moins dix morts.
Selon les différents témoignages recueillis, les assaillants portaient des tenues militaires et seraient arrivés dans le village de Kwaranglum en moto ou en véhicules tout terrain. L’attaque a duré neuf heures en entraînant une mise à sac des deux villages de Kwaranglum et Tsaha, dans cette région du nord-est du Nigéria, situés à une dizaine de kilomètres de Chibok.
Les deux villages auraient été totalement incendiés. Le bilan des violences est encore incertain. Bien que dix corps de tués par balles aient été découverts, les morts seraient plus nombreux, selon les récits des habitants qui ont fui les villages attaqués jusqu’à Chibok. Les attaquants auraient en effet poursuivi les personnes qui s’enfuyaient pour se réfugier dans la brousse. L’attaque a été stoppée grâce à un bombardement des insurgés par des avions militaires dont les fortes explosions ont été entendues depuis Chibok.
Les populations locales pensent que ce raid de Boko Haram vient en représailles de la mort de huit militants de la secte tués, mardi dernier, par une milice d’auto-défense de Kwaranglum. Malgré l’offensive lancée il y a plus d’un an, dans le nord-est du pays par l’armée nigériane contre Boko Haram, les violences attribuées à la secte islamiste sont presque quotidiennes. La veille, cinq attaques de villages ont fait 10 morts et 15 000 déplacés et quelques jours auparavant, un attentat dans le nord du pays faisant 21 morts.