L’opération d’expulsion des ressortissants de la RDC (République Démocratique du Congo) vivant au Congo-Brazzaville n’en finit pas. Ces derniers jours, plusieurs milliers de ces ressortissants ont de nouveau été rapatriés. L’on estime qu’en moins de deux semaines, 10.000 personnes originaires de la RDC et vivant à Pointe-Noire, ont été obligés de quitter cette ville. La plupart d’entre elles sont des mineurs ou des jeunes vivant dans cette ville avec leurs familles. Leur départ aurait été précipité par l’annonce d’une descente imminente des forces policières pour des contrôles d’usage. C’est du moins la raison évoquée par les autorités de Kinshasa pour expliquer ces départs massifs. Mais on évoque également un sentiment général d’hostilité vis-à-vis des congolais de RDC.
Ces expulsions qui ont commencé en avril dernier, ont suscité une vive tension diplomatique entre la RDC et le Congo-Brazzaville. Les autorités des deux pays frontaliers, réunies à Kinshasa en juin, ont essayé de trouver un terrain d’entente. Ils se sont ainsi convenus de créer une commission pour enquêter sur les violations des droits de l’homme qui auraient été commises lors des opérations d’expulsion. Un accord sur la circulation des ressortissants des deux pays a été également conclu. En vertu de ce dernier, Congolais de Kinshasa et de Brazzaville pouvaient traverser la frontière, munis d’un simple laissez-passer ou d’une carte d’identité.
Mais jusqu’à ce jour, la commission d’enquête prévue n’a pas encore mise en place, et l’accord conclu entre les deux parties, n’est toujours pas ratifié.
Pour rappel, un accord de libre circulation existe depuis 1999 entre le Congo-Brazzaville, la RDC et l’Angola. Il exige que toute expulsion doive se faire par voie diplomatique, et dans le respect de la dignité humaine. Mais depuis quelques mois, ces règles semblent avoir été ignorées par les autorités de Brazzaville.