Des milliers de touristes étrangers ont quitté ce samedi la Tunisie, au lendemain du carnage dans l’hôtel Marhaba à Sousse, revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique. Cet attentat avait coûté la vie vendredi à 38 personnes, dont au moins quinze Britanniques, des belges, des allemands et des tunisiens.
Condamné et qualifié de « barbare » par la communauté internationale, l’attentat est le pire de l’histoire récente de la Tunisie. L’auteur de cette horreur, un étudiant tunisien, a tiré sur les clients de l’hôtel Riu Imperial Marhaba.
Se faisant passer pour un vacancier selon les autorités, cet étudiant qui avait caché son arme une kalachnikov dans un parasol, a ouvert le feu sur les clients sur la plage puis au bord des piscines de l’hôtel. Il a été ensuite abattu.
Une tragédie qui porte un nouveau coup au secteur vital du tourisme, trois mois après l’attaque contre le musée du Bardo à Tunis qui avait fait 22 morts, dont 21 touristes, revendiquée toujours par l’EI.
Déjà dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs bus ont transporté les touristes vers l’aéroport d’Enfidha, et une dizaine de vols étaient prêt au départ de l’aéroport. D’autres départs des hôtels de Tunis se sont poursuivit ce weekend.
Selon le voyagiste belge Jetair, 2000 clients auront été rapatriés samedi soir en Belgique. Quant au tour opérateur Thomson, il a annoncé l’envoi de dix avions pour rapatrier environ 2500 touristes britanniques, ainsi que l’annulation de tous ses séjours la semaine prochaine dans ce pays.
Les touristes ont donc quitté en masse la Tunisie ce week-end, et les autorités tunisiennes cherchent, les moyens de renforcer la sécuriser des plages et et des sites touristiques.
Au cours d’une réunion samedi soir à Tunis, les ministres de l’Intérieur et du Tourisme ont examiné les moyens de protéger « les sites touristiques et les plages par des unités armées de la police », a expliqué le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli. « Au moins mille agents (seront) mis à disposition des sites touristiques », a-t-il ajouté.
Cependant, le ministère britannique des affaires étrangères a estimé, dans ses conseils aux voyageurs, que « d’autres attaques terroristes sont possibles, y compris dans des zones touristiques, y compris par des individus inconnus des autorités » et radicalisés via les réseaux sociaux.
Les réservations avaient déjà chuté après l’attentat du Bardo et dès vendredi soir, les touristes envahis par la peur se hâtaient de quitter le pays. Selon des tours opérateurs britanniques et belges, quelque 4500 touristes devraient avoir été rapatriés d’ici dimanche soir par des vols spécialement affrétés.
La Tunisie est l’une des destinations de vacances les plus prisées par les britanniques. En 2014 ils étaient 427.707 à avoir séjourné dans le pays à l’occasion de leurs vacances.