Selon le ministre sud-africain du Tourisme, Derek Hanekom, les récentes dispositions légales sur l’immigration, suivant lesquelles il est exigé de déposer en personne une demande de visa dans les consulats sud-africains, nuit à ce secteur du fait du recul des arrivées de Chine et d’Inde. Cette autorité s’est exprimée mercredi à ce sujet sur la radio 702.
Les chiffres de l’Agence nationale des Statistiques d’Afrique du Sud (STATSSA) sont on ne peut plus clairs : le nombre de touristes chinois a baissé de 38 % sur les trois premiers mois de cette année et celui des visiteurs indiens, de 13 % sur la même période. Pour ce qui est de l’ensemble des touristes, ce recul est de 6 %. De l’avis de M. Hanekom, il s’agit d’ « une chute inquiétante, considérable », a-t-il commenté. En effet, la nation arc-en-ciel n’avait plus connu pareille situation depuis 2009. C’est véritablement une inversion de tendance comparativement au boom touristique connu par ce pays d’Afrique australe depuis la Coupe du Monde de football qu’il a organisé en 2010.
C’est depuis octobre dernier que les nouvelles lois sur l’immigration sont entrées en vigueur : elles exigent aux voyageurs de formuler une demande de visa en personne dans les représentations diplomatiques sud-africaines de leurs pays d’origine de sorte que les renseignements biométriques soient enregistrés. Des dispositions dont la faisabilité est difficile dans de vastes Etats à l’instar de la Chine ou de l’Inde, les touristes devant des fois parcourir de longues distances pour déposer leur dossier aux consulats de Pékin ou de Bombay. En outre, les récentes lois stipulent que les mineurs de nationalité sud-africaine et étrangère sont tenus, depuis le 1er juin dernier, dans le cas où ils ne sont pas accompagnés de leurs deux parents, de présenter un acte de naissance intégral en dehors du passeport à leur entrée ou sortie du territoire sud-africain.
Depuis plus d’un an, les acteurs du tourisme ne cachent pas leurs inquiétudes. Il faut noter que ce secteur contribue au PIB sud-africain à hauteur de 9,5 % et représente 10 % des emplois. Si le ministère de l’Intérieur maintient toujours les nouvelles dispositions, certains médias ont affirmé que le gouvernement pourrait revenir sur ses décisions.