La question des droits des homosexuels touche désormais le tourisme en Ouganda. Pour preuve, le responsable de l’Office national du tourisme ougandais a officiellement réagi au sujet de cette question pour tenter de calmer les esprits. Malheureusement, ses propos ont causé bien plus de mal que de bien. Dans une tentative maladroite de concilier la position des autorités à l’accueil sans discrimination que le pays réserverait aux touristes gays, le représentant a laissé entendre que les homosexuels étaient pédophiles ou exhibitionnistes. Les réactions de colère, d’indignation ou encore d’ironie n’ont pas tardé à se faire sentir.
La situation se corse tandis que Kampala a décidé de durcir le ton en matière d’homosexualité. Malgré les différentes pressions exercées par les partenaires internationaux, les autorités burundaises ont instauré une loi anti-homosexuelle. Désormais, les homosexuels risquent des peines pouvant aller jusqu’à la prison à vie. Cette situation a coûté des sanctions au pays. Lors de la promulgation de cette loi, des partenaires tels que les Etats Unis, le Royaume Uni ou la Suède ont suspendu, en février dernier, leur aide à l’Ouganda.
Ainsi, les tentacules de cette question vont-elles désormais bien plus loin que le cadre social juridique ou diplomatique. Avec la suppression des aides, elle touche à la sphère économique. En plus, les retombés médiatiques font une mauvaise presse de l’Ouganda sur la scène internationale, ce qui ne manquera pas d’affecter le secteur touristique.
Pour les autorités gouvernementales, l’homosexualité constitue bien plus qu’un problème social, mais une notion identitaire des valeurs et des références du pays. Une chose est certaine : il faudra attendre quelques mois pour savoir si Kampala pourrait tenir bon et évaluer l’impact économique provoqué par le problème de l’homosexualité.